
Les premières années
Bien que n’étant pas agriculteur, ni vigneron de père en fils, nous avons eu la volonté lors de cette reconversion de travailler les vignes et de vinifier le raisin en Bio. C’était déjà à nos yeux une nécessité pour préserver notre environnement et notre santé.
Les changements climatiques
Pendant les 10-15 premières années, les différentes saisons se succédaient sans trop de difficultés. Nous maitrisions bien les risques de maladies de la vigne, grâce à une bonne anticipation et une bonne réactivité.
Nous nous sentions suffisamment éloignés des 2 « mers » que sont la Dordogne et la Garonne pour ne pas être touchés par la grêle qui n’était pas passée sur les vignes en période de maturité depuis plus de 50 années.
Nos pratiques de l’agriculture biologique favorisaient une bonne résistance des vignes au stress hydriques des années chaudes.
Avec les années, nous avons vu des phénomènes climatiques se multiplier, s’intensifier et engendrer des dégradations:
-pluie continues au moment de la floraison et de la pollinisation au printemps 2013 ayant engendré une « coulure », faible charge en raisin et donc une faible récolte
–gel tardif, le 27 avril 2017, ayant, le temps d’une nuit détruit 98% de notre potentiel de récolte!
–grêle destructrice le 10 août 2020 sur quelques parcelles de raisins en pleine maturité
–excès d’eau printaniers et en début d’été ces dernières années, retardant le travail des sols au moment du redémarrage de la végétation et par la suite rendant difficile la protection des feuilles et des raisins face aux maladies, en particulier le mildiou (que nous maitrisions pourtant bien pendant les 15 années précédentes avec nos pratiques biologiques)
–manque d’ensoleillement en été s’ajoutant à l’humidité des sols et de l’air, défavorable également au murissement du raisin et favorisant l’installation du mildiou*….



Comment résister: le choix du Chambourcin
Dès 2015, après une recherche et réflexion sur l’avenir, nous avons planté un autre cépage: notre choix s’est porté sur le Chambourcin.
Ce cépage résistant, qui se distingue par sa robustesse face aux maladies et aux conditions climatiques difficiles. Originaire de France, ce cépage hybride** a été développé dans le but de minimiser l’usage des traitements pour une alternative plus durable et écologique.
Le Chambourcin est particulièrement apprécié pour sa capacité à s’adapter à divers types de sols et de climats. Sa résistance aux maladies comme le mildiou et l’oïdium en fait un choix intéressant dans des régions où l’humidité ou les conditions difficiles sont fréquentes. On le retrouve également au Canada, en Nouvelle Zélande, en Californie et dans d’autres régions des USA.
En termes de caractéristiques organoleptiques, le Chambourcin produit des vins rouges aux arômes de fruits rouges, de cerise et parfois de prune. Sa structure tannique est bien présente mais pas trop marquée, ce qui en fait un vin agréable à boire jeune, mais qui peut également se bonifier avec l’âge. Il offre une belle couleur pourpre aux reflets irisés et une certaine rondeur, tout en restant frais et équilibré.

*Le mildiou se manifeste par une tâche translucide sur les feuilles de vigne. Très vite le champignon recouvre les jeunes baies d’un feutrage blanchâtre. Goût et rendement sont compromis.
**Hybride : simple croisement de variétés, sans affecter le matériel génétique.